Mes 3 astuces pour aider votre bébé ou enfant à ne pas avoir peur et être un adulte libre

Après plusieurs jours de vie en communauté avec les familles et amis, j’ai pris conscience d’un décalage entre mon entourage et moi dans la façon d’appréhender le quotidien de mes enfants. J’ai souvent senti de sa part la peur pour mes bébés. C’est bien sur bienveillant mais au fond, j’étais gêné. Et cela m’a rappelé à quel point j’étais sensible à la transmission des peurs. C’est pour moi l’un des piliers dans l’éducation que je souhaite leur donner. Ne pas avoir des peurs inutiles, des points de blocages les empêchant d’être libres et de se réaliser pleinement en tant que futurs adultes. Mais comment gérer le sujet des peurs de bébé ou enfant ?

Le mécanisme de la peur

Déjà, comment définir la peur ?

Si je fais une synthèse des définitions existantes, il s’agit d’un état émotionnel, une conséquence, une réaction à un évènement, que ce soit face à une menace ou à un danger physique ou psychologique. Elle peut être momentanée ou s’ancrer dans le temps.

Si la peur est utile, voire nécessaire pour nous éviter des dangers, elle peut aussi être paralysante pour des « petits » évènements du quotidien (peur des animaux, de l’avion, de la voiture,  …) ou pour des éléments plus structurants de la vie (peur de l’avenir, des autres, de soi, d’être capable de faire,…)

La peur chez le bébé ou l’enfant

Certaines peurs sont inhérentes à la construction de bébé. Ce sont des étapes quasi inévitables. La peur du bruit, la peur des inconnus, la peur de l’abandon, … Plusieurs sites web très bien argumentés traitent des peurs de bébé et de comment y répondre. Je ne vais donc pas écrire là dessus.

Ce que j’ai envie de partager avec vous, ce sont les peurs « additionnelles » .Je parle là des peurs que nous avons, nous parents, et que nous transmettons, souvent involontairement, à nos enfants.

Les enfants sont, on le sait, de véritables éponges. Et nous sommes leur référentiel. Une peur de Papa / Maman deviendra très vraisemblablement une peur pour lui en tant qu’enfant. Puis surement une peur qui lui restera en tant qu’adulte.

Et pourtant, il n’y a pas de fatalité ! On l’a déjà dit, rien n’est figé. On peut apprendre à son enfant à dominer ses peurs pour mieux y faire face. Et on peut apprendre à soi même à avoir moins de peurs «irrationnelles» pour ne pas qu’elles se reproduisent chez nos enfants.

Car selon moi, ces peurs irrationnelles sont autant de freins que l’on aura pour se réaliser en tant qu’adulte. Apprendre à y faire face et essayer d’en transmettre le moins possible, c’est donner le cadeau de la liberté à ses enfants. Quelle belle mission !

 

enfant héros

 

Astuce 1 : Apprendre à son enfant à dominer ses peurs

Une peur irrationnelle n’a par définition, pas de raison profonde d’être (puisqu’elle n’est pas rationnelle). Elle a cependant le droit d’exister à un moment donné. Mais le danger est pour moi de la laisser s’installer dans le temps.

On a souvent peur de ce que l’on ne connait pas. C’est presque normal. Aider à la comprendre et l’expliquer permet au bébé et à l’enfant de ne pas la conserver.

La première chose est d’accueillir la peur de l’enfant, la recevoir, l’entendre, l’accepter. Pour lui, quelque soit sa peur, c’est du sérieux ! Il ne faut donc pas la traiter avec légèreté. Puis en parler avec des mots simples.

L’idée est de réussir à faire expliquer à l’enfant ce qui lui fait peur. L’aider à poser les mots justes sur sa peur, même si c’est avec ses mots à lui.

Après l’avoir rassuré en étant présent à ses côtés (physiquement et psychologiquement) et par des câlins, il sera prêt à faire le pas vers vous pour en parler. Lui dire que l’on comprend sa peur est important, il se sent écouté. Sans cette étape, il risque de se renfermer, de se braquer, de ne pas vouloir échanger et donc de garder sa peur ancrée en lui… et peut-être pour longtemps.

Après avoir créé cette connexion, on peut s’attaquer à la peur ! Pour la désamorcer. Sans la nier, expliquer qu’il n’y a pas vraiment de « vraies » raisons. Et le lui montrer pour aller au delà des mots.

La peur du noir par exemple. On a tendance à mettre des lumières dans les chambres des enfants et l’on crée de nous-mêmes la potentielle peur ( = je suis habitué à dormir avec de la lumière, j’ai donc peur quand il n y en a plus !). Et si en fait, nous allumions ces lumières pour nous rassurer nous-mêmes, persuadés que le bébé aura peur ? Et si on faisait le chemin inverse en se disant que bébé n’aura pas peur d’une chambre dans le noir ? C’est le pari que j’ai fais et qui fonctionne pour l’instant. Essayez donc !

On sait que pour les bébés et enfants, tout passe par le jeu. C’est leur moyen d’apprentissage. Pour l’aider à appréhender la peur du noir, jouez un peu avec lui dans la pénombre de sa chambre. Pour lui montrer, d’abord à deux que le noir ne fait pas peur et que cela peut être fun ! Même seul, sans Papa / Maman à ses côtés.

 

Astuce 2 : Apprendre à connaitre ses propres peurs et à les faire disparaitre

Ne pensez pas qu’il faut tout miser sur votre enfant ! Vous avez aussi votre part de boulot à faire sur le sujet de la peur !

On l’a dit, les enfants sont des éponges et prennent pour vérité ce que font/sont les parents. Et c’est tout-à-fait vrai pour les peurs. Pourtant, si en tant que parents, nous arrivons à identifier nos peurs, nous saurons mieux y faire face et arriverons à ne pas les transmettre à nos progénitures. Deux exemples pour commencer.

 

Dans ma famille, on a plutôt une peur des animaux. Sans que cela m’ait un jour angoissé, je ne suis jamais très à l’aise en la compagnie d’un chien par exemple. Récemment, nous nous sommes retrouvés avec mes bébés chez mes beaux parents… qui ont un chien ! J’ai de suite pensé que je ne voulais pas leur transmettre cette peur que je connaissais. J’ai réussi à prendre sur moi pour jouer avec le chien et mes bébés…. puis même à laisser le chien lécher le visage de mes enfants sans réagir ! Et les enfants ont beaucoup aimé ce jeu !

Autre exemple sur la peur de l’avion. Un papa m’a parlé un jour de sa peur inconditionnelle de l’avion. Il avait la chance de beaucoup voyager et d’aimer ça et arrivait, non sans difficulté, à surmonter sa terrible angoisse du voyage aller et retour en avion. Quand il est devenu papa, il a dû prendre l’avion avec sa fille de 3 mois. C’était pour lui hors de question que sa fille vive avec cette angoisse ! Lors de ce 1er vol pour elle, il a alors pris sur lui pour transformer le décollage et l’atterrissage en jeu. Ils sont devenus des oiseaux qui s’envolaient dans le ciel pour retrouver leurs familles et découvrir de nouveaux jouets, sur un ton léger et joyeux. Le bébé de 3 mois n’a pas du tout exprimé de peur… et le papa, détourné par l’attention qu’il avait sur sa fille, en a oublié la sienne !

Ces deux exemples illustrent notre « responsabilité » de parents dans la transmission des peurs. Si vous êtes ici, c’est que vous souhaitez faire au mieux, pour vous et votre enfant. Pour éviter de vivre ses peurs irrationnelles ,commençons par les connaitre !

Prenez une feuille de papier et prenez 5mn pour lister vos peurs dans une colonne. Nommez-en entre 5 et 10. Ces peurs sont peut être des croyances mais ne les jugez pas. Inscrivez-les juste, de façon brute.

Sur une 2eme colonne, inscrivez en face de chaque peur ce que vous pourriez faire si ces peurs n’étaient plus là. Pas de limite, lâchez-vous, soyez fou ! Pensez à des rêves qui pourraient être des réalités si ces peurs n’existaient plus (par exemple nager avec les poissons si vous n’aviez pas peur de l’eau)

Laissez reposer un peu tout ça, puis reprenez votre feuille de papier quelques heures après ou le lendemain. Et là, ne pensez pas uniquement à vous mais à votre enfant. Tous ces rêves un peu fous, ces projets, … pourquoi votre enfant ne pourrait il pas les réaliser ? Pas pour vous, par procuration, mais simplement pour lui ? Pourquoi n’y aurait il pas droit ?

Je suis persuadé que l’amour que vous éprouvez pour lui va vous donner la force nécessaire à dépasser certaines de vos peurs. Car oui, c’est bien d’avoir identifié ses peurs, d’avoir l’envie que votre enfant ne les fasse pas siennes. Mais cela ne suffit pas ! On passe à l’action et on se confronte à sa peur. C’est la seule façon de la dépasser réellement. Sortez de votre zone de confort (loin de votre peur) et affrontez-la ! Mais sans pour autant jouer au Super héros ! Faites le pas à pas et quand vous êtes face à elle. Respirez calmement et restez positif !

NB : Cet exercice est inspiré du blog Etre optimiste. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’article intitulé La méthode en 3 étapes pour vaincre ses peurs

enfant balançoire

Astuce 3 : Gérer les peurs du quotidien

Pour un bébé en apprentissage de la vie, les peurs pour les parents peuvent vite être partout… Et d’autant plus dans notre société actuelle très portée sur la sécurité. Et pourtant, sans jouer au « vieux con », comment faisions nous il y a quelques années ?

Sans tomber dans la prise de risque, si vous faites attention à cette notion, vous allez vous apercevoir que nous pouvons vite, souvent malgré nous, être porteur pour le bébé de nombreuses peurs. Et avec le risque qu’ils les assimilent pour de nombreuses années.

Un bébé en apprentissage de marche par exemple. Il tombe régulièrement en essayant. En apprenant. Freiner son apprentissage en se jetant sur lui dès qu’il y a un risque ne l’empêchera pas de marcher mais pourrait lui faire comprendre que le risque est partout.

Alors une fois les principaux dangers sécurisés (comme les coins de table par exemple avec des protèges coins dédiés), laissez votre enfant expérimenter par lui-même. Savez vous qu’un bébé tombe en moyenne 2 000 fois avant de savoir bien marcher ? 2 000 fois !!!!

On a vite tendance à sauter sur son bébé qui veut descendre du canapé la tête la première en hurlant par peur qu’il se fasse mal. Ca se comprend ! Et pourtant, on peut faire différemment. Pourquoi ne pas lui montrer calmement les deux options en l’accompagnant : celle où il descend du canapé la tête la première en se cognant au sol et celle (bien meilleure !) où il se tourne et où il descend doucement en se laissant glisser pour que ses jambes touchent le sol (avant sa tête !).

On est tous d’accord, la vie n’est pas toujours simple. Elle est composée de hauts et de bas, de bonheur comme de peine. On cherche tous à la rendre plus sereine. Mais la vie n’est-elle pas par principe même vivante ? La sérénité recherchée n’est-elle pas plus dans la façon d’appréhender les moments de la vie que dans la teneur des évènements en eux-mêmes ? Si nous réussissons à évacuer certaines de nos grosses peurs et par dessus tout à ne pas les transmettre à nos enfants, nous avons réalisé là un sacré bout de chemin. Pour nous. Et pour notre enfant.

En se débarrassant de nos peurs, on gagne en liberté. Et donner la capacité à être libre à un enfant n’est-il pas le plus beau des cadeaux qu’un parent puisse faire ?

ballons

Actions !

  • Soyez attentif à son enfant et à l’expression de ses peurs. En réagissant vite, on évite à ces peurs de s’installer durablement chez le bébé… et donc le futur adulte ! On l’écoute, on le console, on lui parle, on joue et on l’aide à dédramatiser la situation et à évacuer ses peurs. Par là même, on lui donne un outil pour faire face et faire disparaitre par lui-même ses futures peurs.
  • Essayez d’être cohérent et de travailler sur vos propres peurs. L’exercice donné ci-dessus va vous aider grandement. Faites vous confiance, vous allez y arriver !
  • Soyez honnête envers vous et observez vos réactions dans la vie quotidienne avec bébé. Sans lui faire prendre de risques,essayez de corriger vos réactions spontanées. Respirez, soufflez et pensez à l’être libre que vous aidez en ne lui transmettant pas vos peurs.

 

Et vous ? Quel est votre plus grande peur ? Que faites vous pour ne pas la transmettre à votre enfant ?

Positivons, partageons et commentons ci dessous !

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6 commentaires sur « Mes 3 astuces pour aider votre bébé ou enfant à ne pas avoir peur et être un adulte libre »

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