J’avais très envie de rencontrer un papa sportif depuis longtemps. Car au delà des valeurs véhiculées par le sport, c’est un excellent moyen pour un papa de créer un lien fort avec ses enfants. Et c’est exactement ce qu’il se passe pour Mathieu. Grand fan de vélo depuis des années, il partage avec son fils Mathis, six ans, cette passion qui est devenue une véritable pratique individuelle et collective au sein du foyer. Le sport permet également à Mathieu de transmettre des valeurs familiales et environnementales à son fils. Et sans pour autant être aussi passionné de sport que Mathieu, nous pouvons tous nous inspirer du quotidien de ce papa sportif. Portrait.
Un papa naturellement
En couple avec Stéphanie depuis quatorze ans, Mathieu, est aujourd’hui responsable communication de la marque de VTT de Décathlon: Rockrider. D’après son fils Mathis, Mathieu est un « Papa cool, avec qui on peut se marrer et faire du sport ». Quand sa femme tombe enceinte, il est très pris par son travail mais réussit à être présent auprès d’elle dans tous les moments clés.
Frère de deux soeurs plusieurs fois maman, le futur papa a l’habitude des enfants et aborde sa future paternité avec beaucoup de sérénité. « Je suis quelqu’un d’optimiste donc j’avais en tête que tout allait bien se passer ». Il prend tout de même le temps de lire quelques livres même si pour Mathieu, « tu sais quand cela va arriver, mais tu ne te prépares pas vraiment ».
Le jour de naissance, c’est une « grande claque » pour le nouveau papa. Il est à cette époque responsable du contenu (photos, vidéos, publicité, …) pour Décathlon ce qui l’amène à être beaucoup en déplacement. Il est d’ailleurs à Barcelone le jour où sa femme l’appelle pour lui dire que le travail a commencé. Mathieu prend le premier vol disponible et arrive juste à temps pour l’accouchement. « Dès que j’ai eu mon fils dans les bras, j’ai pris conscience du changement. La vie ne sera plus la même, j’ai compris de suite le sens des responsabilités familiales pour ce petit être qui était dans mes bras ».
Stéphanie ayant accouché par césarienne, Mathieu se retrouve en tête à tête durant deux heures avec son fils. C’est alors une longue séance de peau à peau qui se déroule à deux. La maman retrouve ensuite ses deux hommes. « Nos familles sont loin donc nous étions vraiment dans notre bulle juste à trois. Un moment très intense et fort en émotions ».
Petits ajustements de la vie
Après la période classique de rodage des 4 premiers mois « très intenses », Mathieu trouve ses marques. « J’ai gardé mon fils seul très vite pour laisser ma femme souffler et se retrouver, et aussi car j’avais très envie d’être avec lui ». Décathlon propose un cadre de travail adapté et permet au papa de faire du télétravail certains jours. « C’est une vraie chance, cela m’a permis d’être très présent, d’être là pour les premiers sourires par exemple. Et aussi de gérer les soirées et les nuits ».
La vie à trois se met en place et la prise de conscience se poursuit. « Avant la naissance de Mathis, nous avions déménagé six fois en quelques années. Depuis son arrivée dans nos vies, on a arrêté ce mouvement permanent pour lui apporter plus de stabilité. Quand tu n’as pas d’enfant, tu as tendance à être plus égoïste, à penser juste pour toi. Désormais, tu penses famille ».
C’est d’ailleurs l’envie de prioriser son « projet familial » qui l’a poussé à faire évoluer sa carrière professionnelle. « Quand Mathis était petit, j’étais beaucoup en déplacement, parfois sur 10 jours consécutifs. C’était trop long pour mon fils, pour ma femme et pour moi ». Mathieu a alors demandé à Décathlon de le faire évoluer vers un poste lui permettant de moins bouger. « Aujourd’hui, je pars moins de chez moi tout en ayant un job que j’adore. J’ai la chance d’avoir la possibilité d’organiser mon temps comme je le souhaite. C’est vraiment mon envie d’être impliqué auprès de mon fils. J’ai grandi avec un papa très présent et je souhaite à mon tour être ce père pour mon propre fils ».
D’un naturel un peu « bordélique », Mathieu confesse avoir beaucoup « progressé en organisation ! Je m’occupe de Mathis le matin depuis qu’il va à la crèche. Quand avant je mettais 1h30 pour qu’on soit prêt le matin, je suis maintenant à 40 mn ! ».
Des valeurs fortes à transmettre
La famille est sacrée pour Mathieu. « Je suis très exigeant avec Mathis sur ce sujet, je reste assez intransigeant sur tout ce qui touche à la cellule familiale. Je souhaite que l’on passe du temps ensemble, que l’on prenne nos repas ensemble par exemple ». Et pour que les liens familiaux soient solides, les parents de Mathis encouragent une communication saine et collective. « On se dit franchement les choses, sans mensonge, en étant intègre et respectueux. Même si ce n’est pas simple à six ans, on lui apprend à exprimer ses émotions, à être dans un dialogue permanent. Je ne souhaite surtout pas que la communication soit juste descendante entre nous les parents et notre fils ».
Une autre valeur phare pour Mathieu est le respect de l’environnement. « Depuis petit, on lui a montré ce qu’était le tri à la maison, on organise des sessions de ramassage de déchets avec d’autres familles amis sur des terrains sportifs ». Et cela fonctionne ! A six ans, Mathis fait spontanément le tri et s’arrête même parfois dans la rue pour ramasser des papiers. « Leur génération a une conscience déjà forte de ces problématiques environnementales. Je remarque d’ailleurs que c’est également porté par l’école ».
Enfin, la valeur du sport fait partie intégrante de la vie de Mathieu. Elle est d’ailleurs tellement omniprésente et naturelle que ce papa sportif n’en parle d’abord pas spontanément. « On fait du sport tous les jours et on est dehors dès que l’on peut. Que ce soit pour faire du vélo, du football, jouer aux raquettes, on partage des moments à deux ou à trois avec ma femme autour du sport ».
La passion du sport, socle familial
Mathieu, au delà de travailler dans une entreprise dédiée aux sports, est un passionné absolu de sports. Son domaine de prédilection, c’est le vélo qu’il pratique d’ailleurs de façon quasi professionnelle (il fait des compétitions le week end et s’entraine en semaine le midi « pour ne pas empiéter sur le temps familial »). « Mon fils a eu sa première draisienne à l’âge de deux ans. C’est ce qui lui a permis de savoir faire du vélo sans petites roues à 3 ans et demi, c’était son premier vélo de grand ! Et pour ses six ans, il a eu un deuxième vélo ». Et sans que ce papa sportif n’ait obligé son fils à se mettre au vélo (« mes parents m’ont appris à ne pas forcer les gens. Je fais la même chose avec Mathis et c’est lui qui me sollicite »), cette passion commune s’est installée progressivement. « Aujourd’hui, le vélo fait partie intégrante de notre vie familiale. On fait des balades de 20 kms… sur du plat ! – le week-end, à deux, à trois, avec des amis ou des associations ».
D’ailleurs, cet été, la famille va partir en road trip vélo. « On a acheté un van, on va faire des boucles. Et je réfléchis à une solution pour accrocher le vélo de Mathis au mien pour qu’il puisse être avec nous sans avoir à pédaler quand on va se faire des randonnées de 30 ou 40 kms ! ».
Le sport ne se limite pas à la passion du vélo. Avec l’école, Mathis s’est pris de passion pour le football. « Et là ça vient vraiment de lui car je ne suis pas un grand fan de foot ! ». Le papa sportif l’encourage dans cette passion qui lui est propre (« c’est important qu’il fasse aussi sans moi ») et va le soutenir dès que possible aux entrainements du mercredi après-midi ou du samedi.
Le sport comme véritable espace de vie familial
Selon Mathieu, cette passion familiale du sport permet de mettre en pratique les enseignements « théoriques » sur l’environnement ou l’importance du temps passé en famille. « Faire du vélo ensemble donne vie à ce que j’explique à Mathis sur l’importance du respect de l’environnement. Quand nous sommes en balade, dans des cadres naturels, mon fils appréhende par lui même l’importance de respecter les espaces. Il lui arrive de descendre de vélo pour ramasser seuls des papiers par exemple. »
De même, les moments autour du sport favorisent le dialogue et les échanges familiaux. « Comme beaucoup d’enfants, quand nous lui demandons le soir à la maison ce qu’il a fait à l’école, il nous répond « rien ». Quand nous sommes dehors en balade, il est beaucoup plus prolixe et raconte naturellement son quotidien ».
Pour un enfant très dynamique comme Mathis, la pratique du sport est un vrai soutien. « Cela l’aide à canaliser son énergie, à être plus dégourdi. Et durant tous ces moments de sport, il n’est pas passif devant la TV ou un écran ! ».
Pour Mathieu, faire du sport avec ses enfants est un vrai plus. Cela permet à la fois de se reconnecter à eux mais aussi à soi, en sortant du quotidien. Et c’est à chacun d’ajuster en fonction de ce qu’il est. « Pour des parents qui ne sont pas sportifs à la base, vous pouvez simplement proposer des moments de 20 minutes par exemple : courir, jouer avec un ballon, monter le plus vite sur une araignée, marcher autour de son quartier, … L’essentiel n’est pas la performance mais le plaisir et le partage ! ».
Se vider la tête, retrouver un peu de son âme d’enfant, se reconnecter avec ses enfants, couper de la routine du quotidien et des obligations, … Ce papa sportif y voit tellement d’avantages pour sa parentalité qu’il nous donne tous envie d’enfiler des baskets !
Actions
L’ADN de ce blog, c’est de pouvoir s’inspirer d’histoires de papas pour mettre en place des actions permettant d’améliorer son quotidien de papa. Je vous en propose ici quelques unes:
- Essayez de négocier des aménagements de temps dans votre job : Tout le monde n’a pas la chance de travailler dans une structure où l’on peut être libre et autonome, faire du télétravail, aménager ses horaires. Pourtant, il est parfois possible de négocier des « petits » ajustements (terminer plus tôt un jour de la semaine par exemple). Souvent, le frein vient de soi où l’on se dit que cela ne sera pas accepté ou que c’est « dévalorisant » de demander ces aménagements. Les entreprises évoluent sur le sujet. Et si vous n’osez pas aborder le sujet, vous ne saurez pas comment votre boss réagira vraiment !
- Exploitez vos passions : les passions, elles sont naturelles, c’est ce que nous avons en nous, profondément ancrées. Pour Mathieu, c’est le sport mais pour vous, cela peut être autre chose (la cuisine, le jardinage, le cinéma, la musique, …). Utiliser ces passions est le meilleur moyen de trouver le bon outil pour créer un lien fort avec vos enfants.
- Sortez et partagez des moments ensemble : sans se transformer en papa sportif de haut niveau, être dehors pour une marche ou une activité permet de créer un moment privilégié avec ses enfants. Même si les moments sont courts, n’hésitez pas, cela apportera à vous et à vos enfants tellement de positif !
Et vous, que pensez-vous de l’histoire de Mathieu, ce papa sportif ?
Positivons, partageons et commentons ci dessous !
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