Les quatre accords toltèques est un des livres de référence en matière de développement personnel et de spiritualité. Le livre compte déjà plus d’un million de lecteurs. Son auteur, Don Miguel Ruiz, y délivre un code de conduite amenant à une vie différente. Une vie plus sereine permettant à chacun de trouver un chemin vers plus de liberté, de bonheur et d’amour. Le livre met en lumière les bienfaits du respect, de la communication, de la bienveillance (envers soi et les autres), … En tant qu’adulte, le chemin pour intégrer ces accords peut être long car une sorte de « déprogrammation » de comment chacun a l’habitude de fonctionner est nécessaire. Et si on offrait à nos enfants la possibilité de prendre ce chemin dès petit ? Et si on adaptait les accords toltèques à nos enfants, dans notre éducation ?
En préambule, découvrez cette vidéo très bien faite (et facile d’accès) qui explique les 4 accords toltèques aux enfants. Ou comment se transformer en « Chevalier des Temps Modernes »…
1er accord : que votre parole soit impeccable (l’importance des « justes » mots)
Les relations humaines sont régies par les mots échangés. Dès petit, on nous apprend à parler mais on oublie souvent d’apprendre le sens, l’impact et le poids des mots. Puis, en grandissant, on cherche à s’adapter à son environnement. Et pour y arriver, on utilise souvent la médisance. S’allier à plusieurs contre quelqu’un permet souvent de faire partie d’un groupe. Et ainsi, la « mauvaise » parole se répète et devient une nouvelle vérité.
L’auteur évoque, avec ce 1er accord, les bases de la communication non violente. Au travers de plusieurs exemples, Don Miguel Ruiz, montre comment nous sommes mal habitués à utiliser les mots et comment l’impact peut être très destructeur sur celui ou celle qui les reçoit. Il insiste sur la « puissance de la parole » (et cite comment Hitler a su manipuler tout un peuple intelligent par l’usage de la parole, utilisée à mauvais escient). La parole traduit une opinion. Exemple : un enfant entend dire de lui à l’école qu’il n’est pas intelligent. Il intègre cette opinion comme une vérité et au fil du temps, perd confiance en lui, persuadé ne pas être intelligent…
Exemples de l’auteur
Voici un de ses exemples : Une maman (cela pourrait bien sûr tout autant être un papa !) rentre fatiguée et de mauvaise humeur de sa journée de travail. Elle n’a envie que de calme. A la maison, sa fille, elle de très bonne humeur, joue dans son monde (sans se rendre compte de l’état émotionnel de sa maman) en chantant très fort. Excédée, sa maman finit par lui dire « Tais toi ! Tu as une voix horrible ! ». (N’ayons pas de jugement sur cette maman. Quand nous sommes fatigués, nous sommes tous (malheureusement) capables d’avoir ces mots…). La petite fille, surprise, arrête de chanter dans l’instant. Et pour de nombreuses années. Elle devint même timide et avec des difficultés pour parler (puisqu’elle avait une voix horrible, pourquoi l’utiliser ?). La maman ne l’a pas blessée volontairement bien sûr. Cette maman n’a pas appris à bien utiliser les mots, à avoir une parole impeccable. Par ailleurs, elle n’a pas su se maitriser ni imaginer l’impact de ses paroles sur sa fille.
Comment le mettre en oeuvre ?
Pour arriver à une parole impeccable, il s’agit alors « de dire ce que l’on pense sincèrement sans agresser l’autre». Dans l’exemple évoqué ci dessus, la maman aurait pu dire « J’ai eu une journée difficile et j’ai besoin de calme. Pourrais tu STP arrêter de chanter quelques instants pour que je puisse un peu me reposer ? ». Avec une parole impeccable, on oublie la critique, les insultes, la manipulation, les jugements. On dit les choses simplement, comme elles sont. Et cette parole impeccable s’applique aussi bien envers les autres qu’envers soi… L’auteur conseille alors d’utiliser la parole pour dire des choses justes et belles. Se dire « combien vous êtes formidables, combien vous vous aimez ».
Facile à dire il est vrai ! De l’aveu même de l’auteur, il s’agit, sur les 4 accords toltèques, de l’accord le plus difficile à honorer !
1er accord adapté à nos enfants
Avec soi-même
Vous l’aurez compris, il est difficile de sortir de nos mauvaises habitudes de langage. La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons éviter à nos enfants de vivre la même galère !
Il s’agit en premier lieu de faire comprendre, avec des mots simples, la puissance de la parole à nos enfants. Si, en tant que parent, nous arrivons à faire éviter à nos enfants les jugements ou critiques, c’est déjà un grand pas. Et n’oublions pas qu’il s’agit de parole envers soi ou envers les autres.
Quand notre enfant nous dit « je suis nul, je n’arrive pas à terminer le puzzle », nous pouvons le reprendre immédiatement pour ne pas laisser cette idée grandir dans sa tête. Ainsi, nous pouvons lui répondre que « non, tu n’es pas nul ! Tu n’y arrives pas aujourd’hui mais tu y arriveras un autre jour ». Comme souvent, n’hésitez pas à questionner l’enfant. « De quoi aurais tu besoin pour y arriver ? De plus de temps ? Plus de calme ?… ».
Quand on entend « Je suis moche avec cette robe ! », pourquoi ne pas répondre « Tu n’es pas moche, tu n’es peut être pas d’humeur à mettre cette robe et demain elle t’ira peut être mieux ! De quelle robe aurais tu envie pour te sentir belle ? ».
Avec les autres
Et ceci, vous l’avez compris, fonctionne dans la parole utilisée envers les autres.
Votre fils peut vous dire, furieux, : « Ma maitresse est méchante avec moi, elle m’a crié dessus !». Essayez alors de parler calmement avec votre fils pour lui faire dire ce qu’il s’est vraiment passé. Et donc que sa maitresse n’est pas « méchante » envers lui mais qu’elle a réagit simplement à une situation globale (la classe en général) ou individualisée (votre fils était turbulent au moment où la maitresse demandait l’attention de la classe).
La copine de votre fille ne veut pas jouer au ballon avec elle et ça la rend très triste. Elle dit alors « Elle n’est pas gentille, c’est plus ma copine ! ». Conseillez à votre fille de demander à sa copine pourquoi elle n’a pas voulu jouer avec elle et faites lui prendre conscience qu’elle est gentille depuis des semaines… et qu’il y avait donc forcément quelque chose pour qu’elle refuse de jouer aujourd’hui.
J’ai bien conscience que ce n’est pas évident. Que cela demande beaucoup d’efforts et de patience. Soyez indulgent envers vous, vous n’y arriverez pas à chaque fois ! Mais à chaque fois que vous reprendrez votre enfant pour lui apprendre à avoir une « parole impeccable », ce sont autant de graines plantées qui vont se développer en lui…
2eme accord : n’en faites pas une affaire personnelle
Ce deuxième accord évoque la distance qu’il est parfois important de mettre face aux mots, commentaires et réactions des gens vis-à-vis de soi. On est ici dans la notion de prise de distance de l’égo. Nos sociétés favorisent l’individualisme. Ce qui engendre une approche nombriliste, où l’on pense que tout tourne autour de soi.
Quand quelqu’un vous « agresse » verbalement avec une opinion ou un jugement, c’est toujours finalement par rapport à lui. Il peut exprimer de la peur, de l’admiration, de la jalousie, … Beaucoup de sentiments mais qui au final ne concernent que lui, sa vie et ses expériences. On a tendance à prendre pour « argent comptant » ce qui nous est dit alors que souvent cela ne nous concerne en soi par directement.
Exemples de l’auteur
Quand quelqu’un vous dit « vous êtes génial ! », ce n’est pas forcément une vérité absolue. C’est peut être quelqu’un qui n’a pas suffisamment confiance en soi. Mais vous vous dîtes, « c’est vrai que je suis génial ». Si on vous le répète plusieurs fois, cette croyance va devenir plus forte et avec le risque que votre ego prenne le pas et vous transforme en être se pensant supérieur aux autres.
De même avec l’exemple inverse. Quelqu’un vous dit « Vous êtes trop gros ». Vous vous sentez bien dans votre corps mais cette personne a une relation spécifique avec son propre poids et vous délivre ce jugement. Si vous l’entendez plusieurs fois, vous allez vous persuader que vous êtes trop gros… Alors que vous vous sentiez très bien avec votre corps !
Comme l’explique l’auteur, nous voyons le monde avec notre propre regard. Nous sommes dans un film où nous sommes le producteur, le réalisateur et l’acteur ou actrice principal(e). Cela veut dire que quand nous échangeons avec quelqu’un, nous le faisons par le biais de notre prisme. De notre propre film.
Comment le mettre en oeuvre ?
Une des pistes pour ne pas faire une affaire personnelle de ce qui est nous est dit est l’harmonie. Etre bien avec soi-même permet de laisser à distance les peurs, jugements ou opinions exprimés par les autres.
L’autre piste est de se faire confiance. Vous vous connaissez mieux que personne (mais attention tout de même à ses propres fausses croyances construites avec le temps). Ne laissez pas autrui vous dicter des vérités. « Vous devez vous faire confiance et choisir de croire ou non ce qu’on vous dit » explique Don Miguel Ruiz.
2ème accord adapté à nos enfants
La confiance en soi et l’estime de soi
Faire de tout une affaire personnelle est générateur de souffrances. Et nous n’avons pas envie d’infliger cela à nos enfants !
Il s’agit donc de réussir à ne pas les éduquer dans cette idée d’égo. Pas évident pour des enfants qui, dans leurs premières années, se construisent justement avec ce narcissisme nécessaire !
Pourtant la parade existe en leur donnant suffisamment d’estime d’eux et de confiance en eux. Il s’agit de leur apprendre à connaître leur propre valeur. Mais attention, ce n’est pas pour autant développer chez les enfants un sentiment de supériorité. Non, je parle là de leur faire prendre conscience de leur « juste » valeur. En tant que parent, il convient alors d’avoir la parole impeccable du 1er accord Toltèque (car oui, tout se tient !). Une parole juste, saine, sans jugement.
En pratique
Cet apprentissage débute au sein de la famille. Quand votre fils veut traverser la route sans que vous lui teniez la main et que vous refusez, il vous dit (ou plutôt vous crie !) « laisse moi, je peux le faire tout seul » (sous entendu « tu penses que je suis nul »). Posez lui la question de pourquoi il dit ça ? N’oubliez pas la technique des 5 pourquoi (poser jusqu’à 5 fois la question « Pourquoi » permet d’arriver à la vraie raison) si besoin ! Expliquez lui ensuite que c’est là de l’interprétation de sa part, qu’il se fait son film. Et que bien sûr vous ne pensez pas qu’il est nul, mais juste qu’il ne peut pas « encore » traverser seul car c’est dangereux et qu’un jour il saura le faire en toute sécurité.
Dès l’entrée à l’école, les exemples vécus par vos enfants ne manqueront pas (on le sait, les enfants ne sont pas toujours tendres entre eux….). En créant un climat de confiance, ils vous raconteront régulièrement leurs échanges parfois durs avec leurs camarades. Comme cette fois où votre fille racontera que sa copine lui a dit qu’elle était idiote car elle avait oublié une phrase dans la récitation à faire en groupe. Posez lui la question « penses-tu être idiote ? Non tu ne l’es pas. Et tu sais que tu ne l’es pas. Ta copine a dit ça elle était en colère mais c’est son affaire. Oublier une phrase ne fait pas de toi une idiote, cela arrive ».
Le véritable enjeu est de trouver le juste équilibre dans cette approche pour nos enfants. Car ne pas faire d’une affaire personnelle ce que l’on dit d’eux ne doit pas les transformer en semi-dieux/déesses se croyant au dessus de tout ! Il faut alors leur expliquer l’importance de ne pas s’isoler et de rester authentique, juste soi, mais toujours ouvert aux autres.
Il y a deux autres accords toltèques (« Ne faites jamais de supposition » & « Faites toujours de votre mieux ») que nous découvrirons prochainement dans un nouvel article… A suivre !
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