Comment partir un an en famille en camping car ? Ronan, papa, raconte son aventure

Kangooroule

Pour débuter l’année, j’avais envie de raconter l’histoire d’un papa voyageur. Et en interviewant Ronan, je ne m’attendais pas à faire un tel voyage. Car l’histoire de Ronan, c’est celle d’un papa qui décide, avec son épouse et son bébé, de tout quitter pour partir faire un tour de France d’un an en camping car. Et plus qu’un voyage, c’est une aventure humaine et des rencontres que Ronan et sa famille ont vécus. Et plus qu’un voyage, c’est un choix de vie porté par des valeurs fortes : prendre le temps d’être ensemble. Et plus qu’un voyage, c’est une vie où l’essentiel est la priorité, où les enfants, non scolarisés, apprennent le langage des signes et l’anglais, où le boulot est avant tout une passion à partager. Portrait de ce papa inspirant.

 

Une envie d’ailleurs et d’autrement

kangooroule
Ronan est breton. Julie, sa future épouse, de Charente Maritime.  Ils vivent et travaillent sur Paris. Et ne s’y plaisent pas du tout. Ils s’y sentent à l’étroit. Et ce sentiment s’accélère à la naissance de leur première fille, Enorha, aujourd’hui 5 ans et demi. Ronan est administrateur réseau dans un grand groupe de téléphonie mobile. Mais ce n’est pas le grand épanouissement, il a envie d’autres choses, d’une autre vie. « J’ai commencé par regarder des études pour être charpentier mais cela ne s’est pas fait ». Déjà l’envie de l’essentiel, de ressentir la terre.

De son côté, Julie décide de monter Kangooroule, une entreprise dédiée au portage (porter l’enfant contre soi). En Septembre 2014, l’entreprise est créée. Et, sans alors vraiment le savoir, c’est la première étape du voyage. Car pour distribuer leurs produits de portage, le jeune couple se voit bien aller à la rencontre de leurs clients. Mais comment ? « Au début, on était sur une idée de tour de France en vélo mais Julie étant asthmatique, ce n’était pas la meilleure idée ! ». Peu à peu, l’idée du camping-car s’impose. « Pour aller partout, être libre, limiter les frais ».

Trois mois après, en décembre 2014, Ronan et Julie suivent une formation de moniteur de portage. Et la semaine suivante, ils trouvent le camping-car tant attendu ! La décision est prise, Ronan et sa famille sont prêts à partir ! Le jeune papa démissionne de son job en Avril 2015, la petite famille quitte l’appartement parisien fin Juin, le couple se marie et le 27 Juillet 2015, c’est le début du Tour de France !

 

Une famille en camping car

kangoorouleQuand la famille débute son périple, Enorha a alors un an et demi. « On a fait du Co-dodo. C’était serré à 3, dans un lit de 120 dans le camping-car mais on en garde de très bons souvenirs ! ».  D’ailleurs, c’est Enorha qui est, malgré elle, à l’initiative de cette nouvelle vie. « C’est elle qui nous a fait évoluer, nous a motivé à créer Kangooroule et à quitter notre zone de confort pour le tour de France ». Avant de partir en voyage, Ronan et Julie ont déjà pas mal de clients pour Kangooroule. Ils proposent alors à leur communauté, via le FaceBook de l’entreprise, d’indiquer les lieux d’arrêt sur une carte de France. « On a été très surpris mais on a eu une très forte demande ! Si nous nous étions arrêtés sur tous les lieux, le voyage aurait duré 7 ans ! ». Ils décident alors d’un parcours où ils s’arrêtent une semaine dans chaque département.

A chaque étape, ce sont des rencontres. « Parfois, les gens ne nous achetaient pas de produit. Juste on partageait un café. Avec d’autres, on partait en balade ». La famille est guidée par son parcours établi mais se laisse aussi guider par ses envies. « Chaque jour, nous ne savions pas où nous allions dormir. En fin d’après-midi, nous décidions d’un lieu autorisé pour les camping-cars (sans être des aires de camping-cars dont nous ne voulions pas). Et notre grand plaisir était d’ouvrir la porte du camping-car au matin est de découvrir l’endroit où nous étions ! ».

Durant le tour de France de la famille en camping car, Julie tombe enceinte. Mais à 4 mois et demi de grossesse, un médecin leur conseille fortement de s’arrêter pour préserver la santé du futur bébé.  Ils décident alors de rentrer en Charente Maritime. Le voyage en Camping Car aura duré 13 mois. Et une petite Azilis en sera un des souvenirs créés…

 

Des souvenirs et le choix d’une vie

KangoorouleAprès la naissance d’Azilis, Ronan et Julie prennent le temps de mieux structurer et développer Kangooroule. « En plus des produits de portage et des cours de portage aux parents, nous proposons désormais des sacs, des manteaux, des accessoires… et de quoi barouder ! On teste les produits avant et si ça nous plait, on les vend sur notre site ! ».

De ce long voyage, la famille garde plein de souvenirs. Et notamment de nombreux moments entre le papa et sa fille dont la relation est forte et très harmonieuse. « Tous les jours, je jouais des heures avec Enorha. On avait notre rythme. Tous ces moments passés avec elle, c’est magnifique… J’ai vraiment la chance de l’avoir vu grandir ».

Et comment réussir à préserver l’harmonie du couple quand on est H24 ensemble ? « Nous avions déjà l’habitude de passer beaucoup de temps à deux donc cela nous a aidé. Mais c’est vrai que pour moi, qui ne suis pas un grand communicant, c’est un bon exercice ! Car lorsque l’on vit dans 8 m2, il faut apprendre à vite parler et crever l’abcès ! ».

A ses deux filles, Ronan veut transmettre des valeurs fortes comme le respect, l’empathie et le fait de s’ouvrir à l’autre. « Avoir passé autant de temps à la rencontre d’inconnus l’a forgée. Aujourd’hui, Enorha va de suite vers les gens. Pour Azilis, c est pareil. Elle court faire des câlins quand elle voit un enfant qui tombe et se fait mal ! ». Le papa veut aussi apprendre à ses filles la sobriété et un certain sens du minimalisme. « Durant le voyage, on a appris à préserver nos ressources, à manger sans abondance et finalement à vivre avec l’essentiel ».

Vivre en famille en camping-car plus d’un an, vivre plus libre et en voir les bienfaits sur ses filles a conforté Ronan dans ses envies. Et pour l’instant, il souhaite poursuivre l’Instruction En Famille (comme le fait également Olivier avec sa fille ) : « A pratiquer l’IEF, voire le unschooling, je suis émerveillé de voir à quel point les enfants peuvent apprendre même quand on ne s’y attend pas. Comme l’a dit Confucius « Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. » J’aimerai que ça soit aussi le cas pour tous les enfants avec l’école. D’ailleurs, quand on fait des sorties avec Enorha, certaines  personnes lui demandent « tu n’es pas à l’école ? » ou « c’est déjà les vacances ? ». Et Enorha  de répondre naturellement « Mais non, je fais l’école à la maison, c’est tous les jours les vacances ! ». Dans la même philosophie, les parents ont appris la langue des signes aux enfants. « Azilis, 22 mois, commence tout juste à parler mais elle a commencé à signer vers 16 mois ! ».

 

Toujours repartir

kangoorouleQuand on a gouté à la liberté, difficile de la perdre… « Notre camping car, c’est notre bulle à 4. On apporte notre maison partout avec nous ». Ronan n’a qu’une envie, repartir faire un nouveau Tour de France. Sauf qu’ils sont désormais 4 et non plus 3, que Kangooroule se porte bien et qu’il y a de plus en plus de clients à aller visiter. Et de moins en moins de place dans le camping car ! « On termine de mettre au point une nouvelle organisation, où nous n’aurons plus le stock dans le camping car, et on repart ! ».

Alors en attendant, et dès qu’elle le peut, la famille en camping-car reprend les routes. Un mois en Bretagne durant l’été. Sur Montpellier où ils sont exposants pour Kangooroule au festival de l’Ecole pour la vie. « Et on y réfléchit encore mais on va essayer de partir trois mois au Canada cette année tous les quatre ».

Et Ronan espère éveiller des vocations chez d’autres parents. « Il faut oser ! J’ai eu du mal à me lancer mais au final, c’est une aventure géniale ! C’est important de bien préparer son départ puis on se lance ! »… Et bien sur, de veiller à avoir un bon camping car !

Mais la vocation, c’est auprès de ses filles qu’elle est déjà ancrée. Il y a quelques mois, Enorha a demandé à apprendre l’anglais. Ronan et Julie l’accompagnent grâce à une méthode dédiée. Mais pourquoi Enorha demande-t-elle, à moins de six ans, à apprendre l’anglais ? « Parce que quand je serai grande, je vais faire le tour du monde dans mon camping-car rose ! ». La relève est assurée !

 

Et vous, que pensez-vous de l’histoire de Ronan, ce papa qui est parti en famille en camping-car  ?

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4 commentaires sur « Comment partir un an en famille en camping car ? Ronan, papa, raconte son aventure »

    1. Bonjour,
      Merci pour votre message. Je ne suis pas le voyageur mais juste l’interviewer de Ronan dont j’ai ensuite écrit le portrait. Je le contacte pour lui faire part de votre proposition et vous met en relation le cas échéant.
      Bonne journée !
      Pascal

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