On ne va pas se mentir, quand on est parent, il y a peu de chance d’éviter le séjour à l’hôpital. Après avoir vécu plusieurs hospitalisations pour ma fille, j’ai eu envie de partager mes expériences pour vivre au mieux ce moment difficile. Bien sûr, tout ne peut pas être toujours anticipé (départ rapide pour les urgences). Mais il existe tout de même des astuces pour que l’équation hospitalisation enfant ne soit pas égale avec moment horrible… Et cela aide forcément son enfant à se rétablir au plus vite !
Les aspects logistiques : que mettre dans la valise ?
Si l’hospitalisation est programmée, un séjour à l’hôpital, c’est un peu comme préparer les vacances en famille (en beaucoup moins sympa !), cela se prépare et s’anticipe ! Sans déménager la maison, il y a des choses qui sont utiles à l’hôpital et qui « faciliteront » le séjour.
Administratif :
Vous êtes à l’hôpital, donc toutes les informations liées à la santé de votre enfant pourront être utiles au personnel soignant. Prendre le carnet de santé et le dossier médical complet de votre petit bout.
Pour faciliter la prise en charge, pensez à prendre votre carte vitale, votre carte de mutuelle, votre carte d’identité.
Vêtements :
En fonction des hôpitaux, il peut faire très chaud ou très froid dans la chambre ! C’est mieux d’anticiper les deux cas de figure. Et surtout, ce n’est pas le lieu du défilé de mode, on pense PRATIQUE !
Pour les bébés, prenez des bodys manches courtes et manches longues qui s’ouvrent sur le devant et qui ne sont pas trop serrés. Votre bébé risque d’avoir des capteurs sur le torse, une perfusion sur la main, c’est important de se faciliter la vie (la vôtre, celle du personnel soignant…et celle de votre enfant) avec des vêtements que vous pourrez ouvrir et changer facilement. Cela évitera une dose de stress pour le parent… et donc pour l’enfant.
Pour les bébés et les plus grands, prenez un pyjama, et là également, de préférence un qui s’ouvre sur le devant…
Pensez à des chaussettes! Au delà du froid, il y a souvent un capteur de saturation (pour vérifier l’oxygène et le coeur) positionné sur le pied. Le « cacher » avec une chaussette évitera à l’enfant de jouer avec et d’essayer de l’enlever toutes les 5mn !!
Pensez également à vous : des vêtements confortables, une tenue de rechange (en cas de vomissements intempestifs à la destination mal contrôlée 😉 ) et une tenue de nuit (présentable SVP ! Le parent doit aussi être opérationnel avec le personnel soignant la nuit !) si vous pouvez dormir sur place.
Jouets :
Les journées à l’hôpital peuvent être longues… très longues… Et il faut bien occuper son enfant ! Pour autant, les chambres sont rarement gigantesques donc ce n’est pas la peine de ramener le coffre à jouet ! Prenez les 4 ou 5 jouets préférés de votre enfant, en évitant de préférence ceux qui font du bruit (pour préserver le calme nécessaire à la récupération des autres enfants des chambres d’à côté). Prenez également un ou deux livres.
Sachez que dans beaucoup d’hôpitaux, une salle de jeux est présente et vous pouvez également emprunter quelques jouets.
Pour vous, prenez un livre mais n’ayez pas trop d’attente. Vous lirez quelques pages quand vous pourrez (quand pas de visites de docs, d’infirmières, de moments avec votre enfant, … Bref vous avez compris l’idée !). Et n’oubliez pas également votre prise pour recharger votre téléphone portable !
Les dodos :
Pour faciliter le dodo de votre petit, n’oubliez surtout pas le doudou préféré ! C’est LE moment (séjour à l’hôpital) où il en a besoin le plus pour se rassurer.
Pour les plus petits, prenez une gigoteuse. Et tout comme pour les bodys / pyjamas, bien penser à tous les fils (capteur, perfusion, …) auxquels votre enfant est relié. Il convient donc de prendre une gigoteuse qui s’ouvre le plus facilement possible (après en avoir testé plusieurs en séjour à l’hôpital, je trouve que l’ouverture sur le devant est vraiment la plus adaptée). Et comme il y peut y avoir des risques de vomis, prenez deux gigoteuses !
Pour le dodo des parents, pensez au masque et aux bouchons d’oreilles… Et même pourquoi pas un oreiller ou un petit sac de couchage.
Les repas :
Si votre bébé est encore au biberon, vous pouvez prendre le votre. Les infirmières vous apporteront un bib de lait mais vous pouvez tout à fait le transférer dans votre biberon si vous préférez. Astuce : la tétine du biberon peut également être très pratique pour donner certains médicaments (qui sont parfois apportés dans une seringue énorme qui peut légèrement effrayer bébé !).
S’il mange ou s’il a commencé la diversification, prenez sa cuillère en plastique. Ce sera toujours plus agréable pour votre enfant que la cuillère en inox (sauf si vous avez vraiment envie d’un revival et de revivre les déjeuners à la cantine !).
Vous pouvez prendre votre lait (poudre ou bouteille) et le donner à votre arrivée aux infirmières. Par contre, en principe, les hôpitaux n’aiment pas trop que l’on amène des petits pots (maison ou industriel)…
L’hôpital fournit les bavoirs mais vous pouvez tout à fait prendre les vôtres, y compris celui avec la poche devant (qui peut être bien utile en cas de vomissements – oui j’en parle encore !)
Enfin, n’oubliez pas quelques pièces pour vous pour acheter aux distributeurs de quoi grignoter ou vous perfuser (chacun ses perfs !) en café/thé pour tenir sur les longues journées…
Les aspects comportementaux : quelle attitude avoir ?
La présence des parents :
Ce n’est pas forcément facile (en fonction des métiers de chacun, du nombre d’enfants à la maison, de la présence ou pas de famille à proximité), mais essayez au maximum d’être présent le plus possible auprès de votre enfant hospitalisé, jour ET nuit. L’environnement hospitalier forcément stressant pour l’enfant, les douleurs potentielles, les soins, …autant d’éléments qui demandent une présence rassurante pour votre enfant.
Plusieurs études montrent les résultats très bénéfiques pour l’enfant de la présence du papa et/ou de la maman durant son séjour à l’Hôpital. D’après ces études, cette présence permet de diminuer le stress, l’anxiété et la détresse comportementale de l’enfant… et donc de le mettre dans les meilleures conditions de récupération.
Les résultats d’une étude qualitative de Aein, Alhani, Mohammadi et Kazemnejad (2009) démontrent, par exemple, que la présence parentale permet de répondre aux besoins de l‟enfant, de réduire son stress émotionnel, d‟augmenter sa sécurité et de faciliter sa coopération aux soins.
Donc en fonction de vos possibilités et de votre environnement, essayez au maximum d’être à ses côtés, et si vous êtes deux, de vous relayer jour et nuit auprès de lui.
Les bons mots :
Au-delà de la présence, il me semble important d’utiliser les mots justes avec votre enfant. C’est à dire de ne pas être dans la réassurance à tout prix, au risque de beaucoup mentir. Et donc de « casser » la confiance parent/enfant dans ces moments où il est important d’être fort ensemble. Quand un soin va être douloureux, cela ne va pas vraiment aider l’enfant de dire « ce n’est rien, c’est pas grave ! ». A l’inverse, lui dire que cela va faire mal à ce moment, mais qu’il n’est pas seul pour affronter, qu’on est présent à côté, que cela ne va pas durer longtemps, …, peut certainement l’aider.
De même, c’est primordial d’accepter ses pleurs. Lui dire que l’on comprend, que c’est normal de pleurer à ce moment là, bref, faire preuve d’une empathie juste et saine me parait être très utile pour l’enfant.
La gestion de la peur :
Là également, ce n’est pas forcément chose facile… Mais pour aider votre enfant, essayez d’abord de gérer au mieux votre propre peur. On le sait les enfants sont des éponges. S’ils sentent papa/maman angoissé, ils vont forcément absorber cette peur et la faire sienne.
Une autre étude, l’étude quantitative de McMurtry, Chambers, McGrath et Asp (2010), démontre les impacts négatifs de la présence des parents auprès de l’enfant. Une des raisons pourrait être que le parent utilise des paroles rassurantes dans le but de masquer sa propre peur. C’est ainsi, qu’au-delà des paroles qui se voudraient rassurantes, le parent communiquerait sa peur à l’enfant par l’intermédiaire de différents canaux de communication comme l’expression de son visage, le ton de sa voix et le contenu de son message.
Donc oui à la présence mais à la présence sécurisante, positive et bienveillante ! Souriez, soufflez un grand coup et focalisez-vous sur votre enfant, son besoin et ses perspectives de guérison.
Penser un peu à soi :
Pour être un bon accompagnant pour votre enfant, c’est mieux de ne pas être un accompagnant au bout du rouleau ! Sur chaque journée, essayez de prendre un moment pour vous pour vous aérer un peu ou récupérer.
Si cela est possible, faites vous remplacer par votre conjoint, de la famille ou un ami de la famille que connait bien votre enfant. Partez quelques heures : pour dormir chez vous, prendre une bonne douche chaude, passer un peu de temps « fun » avec votre deuxième enfant, vous faire un bon repas, …
Bref vous avez compris le concept ! Selon moi, mieux vaut un parent absent quelques heures mais qui revient avec un peu d’énergie et de force qu’un parent présent (coûte que coûte quoiqu’il en coûte !) non stop mais qui s’énerve pour rien car il est à bout de forces…
Faire confiance à l’équipe soignante :
Je termine presque par l’élément le plus important. Pour le bien de votre enfant, il est primordial de créer un climat de confiance avec les équipes, que ce soient les docteurs ou les infirmières. Ce sont des professionnels, ils sont impliqués (dans la très grande majorité des cas) et connaissent leur métiers.
En fait, pour moi, il s’agit de faire équipe avec eux. Ils connaissent leurs jobs / vous connaissez votre enfant.
Même s’ils sont souvent très chargés, ils savent prendre (un peu) du temps. Parlez leur, dites leur les besoins de votre enfant (en terme de rythme par exemple), donnez leur le plus d’informations utiles.
Il peut y avoir des incompréhensions de votre part, de la fatigue, de la lassitude, de l’angoisse… mais rien ne sert de les agresser ! Voire même au contraire. Plus vous saurez les « embarquer » avec vous, plus ils prendront en compte ce que vous dîtes.
Ils sont comme vous : ils font du mieux qu’ils peuvent. Et ils souhaitent juste la même chose que vous : que votre enfant se rétablisse au plus vite et retrouve son joli sourire… !
Actions !
- Comme pour beaucoup de choses dans une famille, on anticipe ! Cela évite le stress et permet de proposer le cadre le plus sécurisant possible à un enfant qui se retrouve dans un environnement à priori « hostile ».
- On essaye d’être présent au maximum auprès de son enfant. Cela ne peut lui apporter que du bien (sauf nos peurs qu’on essaye de laisser à la porte de l’hôpital)
- On fait confiance au personnel soignant et on forme une équipe avec eux. C’est pour le bien de nos petits…
- On note la nouvelle équation gagnante : hospitalisation enfant = anticipation + présence positive
Et vous ? Quelles conseils partageriez-vous pour faciliter le séjour à l’hôpital de nos enfants?
Positivons, partageons et commentons ci dessous !
1 commentaire sur « Comment préparer l’hospitalisation de son enfant et gérer sereinement son séjour à l’hôpital ? »