Chaque parent souhaite le meilleur pour son enfant. En un mot, nous souhaitons tous le « bonheur » de nos enfants. Quel est le rôle des parents dans le bonheur de ses enfants ? Cette notion, très à la mode, s’apprend-elle ? Le bonheur peut-il être garanti ? Je vous partage mes réflexions et mes pistes pour apprendre à nos enfants à être heureux et les mettre sur le chemin du bonheur.
Apprendre à apprécier les petits plaisirs de la vie
La vie n’est pas faite que de plaisirs et de joies. Des difficultés, des inquiétudes, des doutes vont la jalonner. Le rôle d’un papa ou d’une maman n’est pas de faire croire à ses enfants que tout est merveilleux et que tout ira toujours bien. Il ne s’agit pas non plus de leur saper le moral en évoquant à outrance les problèmes à venir. La méthode qui peut amener vers le bonheur consiste à apprendre à remarquer, tout d’abord, puis à savourer les bonnes choses de la vie. C’est un des chemins pour apprendre à nos enfants à être heureux.
Notre quotidien est parsemé de petits plaisirs. Un joli papillon qui vole devant nous, un coucher de soleil particulièrement coloré, des câlins, du temps passé ensemble, un bon repas, … Nos vies sont en permanence égayées par d’agréables moments, même dans les périodes difficiles (deuil, budget serré, séparation, …). N’hésitez pas à faire remarquer à vos enfants ces instants : «comme c’est beau ce paysage » lors d’une balade en famille ou « c’est vraiment un bon moment quand on se fait des câlins dans le lit le matin ». Ces petites phrases légères permettront, même aux bébés, de ressentir la joie procurée par cet instant. Dans un premier temps, cela permettra que ces plaisirs ne passe pas inaperçus. Puis très vite, vous serez heureux d’entendre ces mots à l’initiative de votre enfant.
Une des pistes du bonheur consiste donc à être attentif à chaque moment positif, à savoir l’apprécier. Puis pourquoi ne pas apprendre à le cultiver et à transformer des situations « moins fun » en bon moment ? «Il pleut … et si on se faisait des crêpes ? ».
Apprendre à espérer de l’avenir
Nous l’avons vu, savoir apprécier les plaisirs de la vie, le moment présent, est important. Toutes ces choses apportent du réconfort immédiat mais, finalement, assez éphémère. Pour avoir envie de continuer à avancer sur le chemin de la vie et apprendre à nos enfants à être heureux, il est important de les aider à aimer le futur.
A l’inverse des plaisirs immédiats (écouter une belle musique, manger son dessert préféré, …), les plaisirs différés permettent de se projeter de manière positive vers l’avenir et d’avoir envie de continuer sur le chemin de la vie.
Il peut s’agir de planter des graines pour se réjouir du moment où on mangera nos propres tomates. L’apprentissage d’un instrument de musique peut également engendrer un plaisir différé et une réjouissance à venir (je pourrais bientôt jouer un morceau de piano pour l’anniversaire de papa). Plus globalement, il s’agit d’apprendre aux enfants que ce qu’ils font aujourd’hui (respecter les règles, étudier à l’école, découvrir le monde, …) leur permettra d’être heureux plus tard (avoir un travail épanouissant, ne pas risquer sa vie, savoir respecter ceux qui l’entourent, …).
Les plaisirs différés apportent aux enfants le désir, l’envie, l’espoir, une réjouissance durable et encore bien d’autres composantes du bonheur.
L’envie du futur rend heureux et constitue une mesure préventive importante contre le suicide des adolescents et pré-adolescents.
Apprenez à votre enfant à croire au bonheur et à avancer toujours dans ce sens, le bonheur viendra alors de lui-même.
Apprendre à donner le bonheur rend heureux
« La joie des autres est une grande part dans la nôtre » (Ernest Renan).
« Je sais et je sens que faire du bien est le plus vrai bonheur que le cœur humain puisse goûter. » (Jean-Jacques Rousseau)
Les philosophes et écrivains l’ont compris, le bonheur est aussi dans l’altruisme.
Si une part du bonheur est forcément égoïste (penser à soi, apprécier le moment présent et celui à venir pour nous), se tourner vers les autres rend également heureux. Il est donc important d’apprendre à nos enfants à être heureux en étant bienveillants, attentionnés et généreux. Un de mes moments préférés de la journée et quand je rentre à la maison et que mes enfants me demandant : « Ca va papa ? Tu as passé une bonne journée ? Tu as bien travaillé ? ». Par ces simples questions, ils démontrent de l’empathie et font attention à moi, au-delà de leur propre personne.
Il existe de nombreuses façons, pour nos enfants, de faire le bien autour d’eux et d’en retirer du plaisir (cueillir une fleur pour mamie, dire bonjour aux passants, faire un don à un sans-abri, faire un dessin pour papa, donner ses anciens jouets ou vêtements aux cousins ou à une ressourcerie, …).
Au-delà du plaisir immédiat d’être généreux, donner (que ce soit matériel ou émotionnel) est également, une des rares occasions données aux petits de se sentir utiles et importants, même si vous les accompagnez à coopérer au quotidien. « Grâce à ma fleur mamie a souri alors qu’elle est triste en ce moment », « la personne sans-abri pourra manger grâce à moi ce soir », « un enfant sera heureux d’avoir mon jouet en cadeau à Noël », …
Très tôt, j’ai expliqué à mes jumeaux que quand leurs vêtements étaient trop petits pour eux, nous les donnerons à d’autres enfants. A désormais 3 ans, cette notion est intégrée pour eux. Quand je leur dit que ce pantalon ou ce pull est trop petit, ils me répondent immédiatement « On va le mettre dans le sac pour les autres enfants ». Et je sens qu’ils sont très fiers de cette action !
Apprendre à favoriser l’interaction
Si donner aux autres permet de se sentir heureux, le simple contact avec les autres, au-delà même de tout acte de générosité est également une source de bonheur.
L’homme est un être sociable, fait pour vivre en société, en interaction avec ses semblables. Il est important d’apprendre à nos enfants à communiquer (par la parole, par le jeu, par les gestes) et à interagir avec les autres enfants et les adultes. Cela leur permettra non seulement d’en retirer un plaisir immédiat mais également d’appréhender de mieux en mieux les relations et les interactions avec les autres et , in fine, de s’adapter au mieux à la vie en société.
Se détacher du matériel permet de mieux apprécier le contact humain et savourer le plaisir que cela apporte.
Pour cela, il est nécessaire de limiter au maximum les écrans, d’apprendre aux enfants à observer le monde et les encourager à parler aux autres enfants et adultes. Alors oui, le gouter le samedi après-midi avec d’autres enfants à la maison n’est pas de tout repos…! Mais c’est un excellent moyen d’apprendre à nos enfants à être heureux… Et je vous rassure, vous n’êtes pas du tout obligé de le faire tous les week end !!
Apprendre à se détacher de la consommation
Favoriser le lien humain passe par la limitation des écrans mais également par la consommation raisonnée.
Pour un adulte, consommer est un acte quotidien, banal et indispensable dans notre société. Il est cependant important pour nos enfants de leur apprendre la portée de cet acte, leur rappeler qu’il s’agit d’un moyen et non pas d’une finalité. Un enfant qui penserait que le bonheur se trouve dans l’achat, la possession, le matériel serait un adulte en permanence insatisfait (car on ne peut pas TOUT posséder/acheter) et malheureux (obtenir systématiquement ce dont on a rêvé la veille fait perdre le désir et l’envie).
Pour aider nos enfants à se détacher du matériel pourquoi ne pas leur offrir des cadeaux alternatifs lors des anniversaires et fêtes (abonnement à des magazines, cours de cheval, bons pour le ciné/la patinoire, …) ? Pour les 3 ans de mes jumeaux, j’ai décidé de leur offrir un album photos avec tous les jolis moments de ces derniers mois. Et ils aiment s’y plonger avec plaisir ! Cela permet de leur apprendre que les cadeaux peuvent être autre chose qu’un jouet au plaisir immédiat…
Il peut également être intéressant d’éveiller nos progénitures à l’art de la récupération et de la réutilisation. « Pour te faire une table de jeu dans ta chambre, on va récupérer l’ancienne table de salon et on va la redécorer ».
Apporter de la vie, du lien, de l’émotion est une source de bonheur inépuisable et saine comparée à l’acte d’achat froid et déshumanisé.
Apprendre à se détacher de la quête du bonheur
Oui, vous avez bien lu ! Voilà plusieurs minutes que vous lisez cet article où je vous conseille d’apprendre à vos enfants à apprécier chaque instant, à espérer du futur, à être généreux, à aller vers les autres et se détacher du matériel.
Tous ces conseils ayant pour but d’espérer transformer nos enfants en adultes épanouis et heureux. Et en conclusion je vous conseille de vous détacher de la quête du bonheur (non, ce n’est pas parce que mes jumeaux ne font plus la sieste depuis qu’ils sont passés au lits de grands et que je manque de temps pour réfléchir calmement !).
Les conseils que je vous ai délivrés précédemment doivent être présents dans votre esprit en arrière-plan mais ne doivent pas être une obsession ou une injonction de chaque instant. Et apprendre à être heureux demande aussi à apprendre à vivre des moments moins heureux ou « normaux ». Pour que justement les moments heureux aient encore plus de saveur !
Le bonheur doit rester une émotion et non pas une méthode froide, un procédé austère, une contrainte. Faites-vous confiance, détendez-vous, et montrez l’exemple à vos enfants : soyez un papa / une maman heureux/heureuse !
Et vous ? Avez vous d’autres astuces pour apprendre à nos enfants à être heureux ?
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1 commentaire sur « Comment apprendre à nos enfants à être heureux ? »