Plus de 1 000 Kms me séparent de Maxime, ce jeune papa. Et pourtant, son authenticité dans ses mots pour me raconter son histoire de papa nous rend finalement très proches. Ce jeune niçois de 28 ans, papa d’un petit garçon de 18 mois, a vécu le baby blues du papa. Beaucoup moins connu que celui que peuvent vivre les mamans, il est pourtant réel. En ayant su rebondir, Maxime s’est ensuite transformé en papa très présent et très aimant. Un joli chemin qui a profondément transformé l’homme qu’il est. Portrait en toute simplicité de ce papa inspirant.
Une envie de famille
L’histoire de Maxime débute en toute simplicité… A 19 ans, il rencontre Marine, sa compagne. Les jeunes amoureux savent qu’ils veulent fonder une famille mais attendent de stabiliser leurs situations professionnelles. Ils achètent un appartement qu’ils rénovent et la nature décide d’accélérer les choses : Marine tombe enceinte.
Même si c’est un peu tôt, c’est l’excitation qui fait vite place à la surprise. « Avoir un enfant, c’est pour moi la plus belle chose pour un couple. J’étais donc très heureux ». Ce bébé est le premier petit enfant de la famille donc l’enthousiasme et le soutien de tous sont forts.
Le jeune couple prépare la chambre du futur bébé, Maxime est présent pour sa chérie durant les neuf mois et commence à s’imaginer dans son futur rôle de papa. Et commence, sans s’en rendre vraiment compte, à se mettre une sorte de pression « pour être un bon papa ».
Maxime est présent lors de l’accouchement et en garde un souvenir ému. « Juste après l’accouchement, on est resté une heure juste à trois, le petit Leandro posé sur le ventre de sa maman. Il passait son temps à nous regarder comme s’il se disait « Ah, c’est vous que j’ai entendu durant ces neuf mois » ». Les jours à la maternité, avec toute l’aide du personnel hospitalier, ont été faciles. Le basculement c’est fait juste au retour à la maison pour Maxime.
Le babyblues du papa : de l’incompréhension à la prise de conscience
A peine rentré, Maxime, sans comprendre pourquoi, ne trouve pas du tout sa place dans la nouvelle cellule familiale. « Ça a été très compliqué pour moi, j’ai fait un rejet total de mon fils. C’était très violent à vivre ». Il n’arrive pas à être patient, les moindres pleurs l’énervent au plus haut point. « Je fuyais la maison dès que je pouvais, je n’arrivais pas à être avec ma femme et mon fils ». Parfois, le jeune papa essaye de se rapprocher de son fils. « Dès que je tentais quelque chose avec lui, le bain ou le change par exemple, j’avais l’impression que cela ne fonctionnait pas, que je n’étais pas capable ».
Plus les jours passent, plus Maxime se braque, s’enferme dans cette situation. Il n’en parle à personne : « J’avais honte d’être comme ça, incapable de gérer mon fils ». Les relations se tendent aussi un peu avec Marine, sa compagne. Un jour, au bout de deux mois de situation compliquée à gérer pour tous, elle arrive à poser des mots sur la situation et lui parle de dépression liée à sa paternité. Maxime écoute et fait des recherches sur le web. « J’ai découvert alors ce qu’était le Baby Blues du Papa. J’en avais tous les symptômes, j’étais en plein dedans ». Comprendre ce qu’il se passait a permis à Maxime d’avancer. Il a aussi pu commencer à en parler autour de lui. « J’ai alors découvert qu’un de mes amis devenu papa peu avant moi avait lui aussi vécu le Baby Blues du Papa. Que cela arrivait plus que je ne l’imaginais mais que c’était souvent caché ».
Le début du renouveau
Pour sortir de cette situation et que le père et le fils se connectent enfin ,Marine décide de bousculer un peu son compagnon. « Un jour, elle me dit « je vais sortir quelques heures avec des copines, tu restes seul avec Leandro et tu vas gérer. Puis elle a recommencé de plus en plus souvent ». Les premières fois sont « horribles » pour Maxime, il ne sait pas comment faire face à ce bébé de deux mois. Puis peu à peu, il trouve ses repères. « Avec un bébé, chaque jour est différent. Donc tu t’adaptes, tu apprends ». Il pratique aussi beaucoup le peau à peau pour réussir à créer le lien avec son fils.
Au fil des semaines, Maxime apprend à se faire confiance. Aux neuf mois de Léandro, Marine reprend son travail et c’est Maxime qui est en charge de le récupérer à la crèche dans l’après-midi et de s’en occuper jusqu’au coucher. « Même si ça allait mieux, c’était l’angoisse ! Je passais en quelques temps de rien à tout avec mon fils ! ». Finalement, le lien se noue entre les deux hommes jusqu’à avoir une relation très fusionnelle aujourd’hui. Le Baby Blues du Papa est derrière lui…
Un papa nouvelle version
Cette épreuve impacte l’homme derrière le papa. « Tout cela m’a fait grandir d’un seul coup. Je me suis pris une grosse claque dans la tête ». Plus mûr, Maxime a appris sur lui durant cette période. « J’ai conscience de mes limites, j’écoute plus. Je suis fier du chemin parcouru ». Désormais, il souhaite que son fils passe avant tout.
Commercial, Maxime faisait énormément de déplacements. Il a demandé (et obtenu) à ne plus en faire. « C’est impossible pour moi de partir quelques jours loin de ma famille. Je n’y arrive plus ». Cela lui permet de se retrouver en tête à tête avec son fils plusieurs jours par semaine durant 4 heures. « Je vais le chercher à la crèche puis on joue à deux durant deux heures. Je lui suis entièrement dédié. Puis c’est le bain, le dîner et le dodo ». Pas mal pour un papa qui ne voulait pas rester plus que quelques minutes à deux avec son fils ! En parallèle, Maxime a lancé une activité en indépendant sur Instagram. « Cela me permet de lui assurer une sécurité financière, pour qu’il ne manque de rien ».
Très attachés, le papa et son fils partagent beaucoup. Tous les deux sont très câlins et aujourd’hui très connectés. « Encore hier, il m’a pris, avec ses deux petites mains, mon visage pour me faire un bisous Eskimo avec le nez… Comment ne pas craquer ?! ». Pour lui, avoir une présence forte auprès de son fils est aujourd’hui indispensable. « C’est très différent des générations précédentes et tous mes amis papas fonctionnent pareil, ils s’occupent énormément de leurs enfants ».
Profiter de chaque instant et partager
Maxime transforme aujourd’hui le Baby Blues du papa qu’il a vécu en valeur à partager avec son fils. « Je lui murmure parfois dans l’oreille de ne jamais laisser quelqu’un lui dire qu’il n’est pas capable car personne n’en a le droit. ». Il parle aussi beaucoup avec Leandro pour « faire perdurer et grandir la relation de confiance que l’on a réussi à créer avec un peu de décalage ».
La jeune famille vit à Nice et l’accès à la nature est facile. « On passe beaucoup de temps sur la plage, en forêt, en montagne. Ce sont des moments privilégiés ». En ce moment, Leandro se passionne pour les fleurs. « Ce été, je vais lui acheter un petit potager pour enfant, pour qu’ils puissent planter des graines ! ».
Plusieurs mois après la fin de son Baby Blues de papa, Maxime a souhaité partager son expérience et en faire profiter d’autres futurs papas. Il s’attèle alors à la création d’une appli, « PasParfait » pour que les papas puissent échanger. Pour des raisons contractuelles, le projet ne voit pas le jour mais le jeune papa ouvre son compte sur Instagram, @ma.vie.de.papa. Il y partage beaucoup de photos et de messages positifs, évoque parfois son Baby Blues du Papa et son compte prend vite de l’ampleur.
Maxime a déjà des tonnes de jolies histoires à raconter, du premier « Papa et Maman » de son fils qui l’a beaucoup ému à son fils « qui souffle sur toutes les fleurs pour que cela fasse comme sur les pissenlits ! ». Et la suite ? Le Baby Blues du papa est derrière lui et il aborde l’avenir sereinement. Maxime souhaite un ou deux enfants de plus. Et il y a fort à parier que ce papa très présent et aimant vivra les premiers mois de ces futurs enfants différemment…
Et vous, que pensez-vous de l’histoire de Maxime ?
Positivons, partageons et commentons ci dessous !
Actions
L’ADN de ce blog, c’est de pouvoir s’inspirer d’histoires de papas pour mettre en place des actions permettant d’améliorer son quotidien de papa. Je vous en propose ici quelques-unes:
- Osez parler de ce que vous vivez : Le Baby blues touche environ 4% des nouveaux papas. Il survient à l’arrivée du bébé et se traduit pour le papa par un sentiment d’incapacité à gérer le nourrisson ou un choc émotionnel. La clé est de ne surtout pas s’enfermer sur soi, d’en parler à son entourage. Puis d’y aller progressivement avec bébé. De commencer par des choses simples (préparer le biberon, jouer avec bébé, ….) pour se donner confiance.
- Passez du temps à deux avec votre bébé : les choses ne se font pas toujours naturellement. En partageant des moments simples avec votre enfant (balade, jeux, écouter de la musique, …), vous allez réussir à créer un lien fort et durable
- Faîtes simple et utilisez votre environnement : Avec un bébé ou un petit enfant, il n’est pas nécessaire de soulever des montagnes pour lui faire plaisir. Tout est découverte pour lui. Utilisez ce qui est autour de vous pour créer de chouettes moments ensemble : la nature, la musique, des bouteilles en plastique et des pâtes (excellent exercice de motricité fine !). Faites simple, vous verrez que c’est très efficace !
1 commentaire sur « Du baby blues du papa au papa aimant – Maxime – Portrait de Papa – #13 »