La nuit du bébé… C’est LA question qui taraude tous les parents avant la naissance (mais comment vais je faire pour tenir ??). A la naissance du bébé, cette question peut vite virer à l’obsession (sauf si le bébé fait ses nuits dès la maternité… C’est rare, mais cela peut arriver !). Et au bout de plusieurs semaines, cette question peut devenir le quasi unique sujet de conversation (pour les parents, leurs familles, les amis … « au fait il ne fait pas encore ses nuits ?»).
En tant que papa de jumeaux, cette question était doublement présente pour moi ! Car au-delà de la nuit, elle conditionne beaucoup toute la journée qui suit !
La longueur des nuits de bébé tient bien sur à sa santé (son poids, ses besoins alimentaires, …) mais je suis persuadé que les parents ont un rôle essentiel à jouer dans la réussite des nuits.
Passé les problématiques de poids liés à des jumeaux prématurés, mes enfants ont fait leur nuit à 3,5mois. Et je parle de nuit de 12h (19h30 à 7h30) ! Et à aujourd’hui 3 ans, les nuits sont toujours les mêmes (ils dorment même jusque 8h / 8h30 le mercredi et les week-end) en étant passés dans des lits de grands avant leur rentrée en école maternelle. De bonnes habitudes de sommeil et des rituels efficaces dès bébé ancrent le sommeil sur la durée…
J’ai testé plusieurs choses avant d’y arriver et je vous partage ci dessous mes 7 astuces. Car oui, selon moi, cela se prépare et il est possible d’ apprendre à bébé à faire de douces et longues nuits !
Préparer l’avant coucher
Comme beaucoup de choses, tout est une question de préparation (tout comme le voyage en train avec bébé ) !
Apres avoir récupéré bébé chez la nounou, la crèche ou les grands parents, c’est le retour à la maison et le passage doucement vers la nuit. C’est le moment de transition entre le jour et la nuit. Pour cela, une ambiance zen et calme est propice (la fin de la journée des bébés, moment appelé la « décharge émotionnelle », est ponctué de pleurs assez présents. Une atmosphère apaisante est en ce sens vraiment nécessaire). Pour y contribuer, on coupe toutes nuisances sonores :
- pas de TV !
- pas de musique (ou alors une musique douce -cela peut d’ailleurs faire partie du rituel- sans trop de décibels)
- et pas de portable (si si, c’est possible ! La terre va continuer de tourner !)
Durant ce moment, qui peut durer de 30 à 45mn selon le temps disponible, bébé joue tranquillement sur son tapis d’éveil, retrouve son environnement, ses jouets, son ou ses parents (si vous avez la possibilité de passer un peu de temps avec bébé, c’est un moment privilégié pour lui). Au delà de la durée de ce moment, l’important, surtout au début, est de respecter au maximum des horaires quotidiennes pour les étapes suivantes : cela permet d’ancrer profondément le rituel pour bébé.
Passage au pyjama
Bébé est toujours dans sa tenue «de jour », le passage au pyjama fait parti du rituel l’aidant à comprendre que l’on passe à la nuit.
En fonction du besoin, on donne le bain. Là également, on essaye de privilégier une ambiance calme et sereine. On joue avec le bébé mais dans le calme !
Après avoir changé les couches, on l’habille en pyjama. Pour que ce moment soit le plus zen possible, deux petites astuces :
- on sort le pyjama avant ! Cela permet d’éviter de trimbaler bébé dans un bras en ouvrant la commode de l’autre (tout en pestant un peu car ce n’est pas la position la plus confortable !) et de créer un petit moment de stress
- durant le change, on met à disposition un ou deux petits jouets pour occuper bébé et qu’il ne s’énerve pas. Chez moi, ce sont de petits animaux en plastique pour jouer dans le bain. Et cela fonctionne durant plusieurs mois ! On en profite pour « papoter » doucement avec bébé… et lui sourire à s’en décrocher la mâchoire ! Cela l’apaise de sentir que Papa et/ou Maman est souriant.e.
On termine cette étape par la préparation de la chambre (on l’a dit, tout est dans la préparation !) : on ferme les rideaux, on ouvre la gigoteuse qui est prête à recevoir bébé, on met le doudou au coin du lit et on éteint toutes les lumières en quittant la chambre. Conseil personnel : on zappe le mobile au dessus du lit. A mon sens, le lit est le lieu du dodo, pas du jeu ou de la stimulation. Il y a un temps pour tout ! Et autant habituer ses enfants à s’endormir sans artifices…
Dîner du soir
Chez nous, il est pris dans le salon, avec des lumières tamisées. Quelque soit l’endroit, l’idéal est de donner le biberon toujours au même endroit (au moins les 1eres semaines) pour ancrer l’habitude dans l’esprit de bébé.
Là également, le biberon est donné dans le calme : toujours pas de TV & on parle doucement.
Les journées peuvent être longues pour des bébés et souvent, j’ai vu mes jumeaux commencer doucement à s’endormir au moment du dernier biberon…
Câlin d’après diner
Le biberon avalé, c’est le moment du grand câlin. Lové dans les bras de papa et/ou maman, c’est le moment de complicité, de tendresse. Ce moment n’a pas forcément besoin d’être long mais intense. Essayez au maximum d’être réellement présent.
Je conseille de ne pas utiliser de jouet à ce moment là. L’heure n’est pas à la stimulation mais à la tendresse, à la « sécurité », à l’amour. Et là également, on ne lésine pas sur les sourires et la douceur (dans les mots, dans les regards, dans les caresses).
Rituel du coucher
Ce qui a fonctionné pour mes jumeaux, c’est de créer un moment, toujours scrupuleusement le même, qui permet de basculer définitivement de l’espace « vie » à l’espace « nuit ».
Bébé dans les bras, on fait doucement un tour de la table du salon (en fonction de votre aménagement, vous adaptez le tour à ce que vous pouvez !), en expliquant à bébé que c’est le moment d’aller dormir, qu’on a bien profité de la journée, que demain va être également super chouette, … Peu importe dans l’absolu ce que vous exprimez, l’important est de le faire avec authenticité, et en baissant progressivement l’intensité de votre voix.
Cela berce bébé, cela le rassure et il va vite comprendre que c’est l’heure de dormir !
Arrivée dans la chambre & destination gros dodo !
Vous arrivez dans la chambre qui est prête et sans lumière (étape 2 !), éclairée par la lumière de la pièce d’à côté ou du couloir (si on doit entrer dans la chambre durant la nuit, on évite également d’allumer la lumière). Pour ma part, je n’ai jamais mis de petite lumière dans la chambre, pas de veilleuse … Et cela n’a jamais posé de problème puisqu’ils ont été habitués comme cela dès le début.
Le lit est également prêt, sans jouet (pour éviter les risques d’étouffement) et même sans mobile (je n’y suis, pour ma part, pas favorable… Mais ce n’est que mon avis !).
Un dernier câlin avant de déposer bébé dans son lit puis on lui chuchote doucement aux oreilles des mots doux, toujours les mêmes, presque comme une berceuse (« je t’aime, fais une belle nuit, de beaux rêves, à demain, … »).
On quitte doucement la chambre et on tire la porte (sans la fermer mais en la tirant au maximum – nous entendrons quoiqu’il en soit toujours notre enfant pleurer).
Confiance… Aie confiance !
Si bébé pleure un peu (pas plus de 5/10mn) quand vous quittez la chambre, et même si cela est difficile, je pense qu’il est mieux de ne pas courir de suite dans la chambre. En voulant l’aider et répondre à son besoin éventuel (car cela part forcément d’un bon sentiment !), cela l’habitue surtout à avoir besoin de nous à chaque fois pour s’endormir (et il y a plusieurs micro réveils durant la nuit.)…
Cela me semble mieux de le laisser un peu s’habituer à la nuit, au calme, … Et il y a de fortes chances qu’il trouve vite le sommeil et qu’il réussisse à s’endormir par lui même.
Idem durant la nuit ou au petit matin où il peut avoir des cycles de semi réveil (vers 5h). Ne courez pas vers bébé de suite pour le câliner ou lui donner à manger… Car bébé est malin et il va vite comprendre… Et vous risquez d’y passer de nombreuses nuits !
Faites vous confiance, faites lui confiance. Il va trouver ses habitudes, prendre du plaisir à dormir de longues nuits… Si bébé sent que vous savez que tout va bien se passer, il va vous suivre (= vous faire confiance) et ne plus voir la nuit comme un danger où il est abandonné… Si le sommeil est malgré tout difficile à trouver, n’hésitez pas à consulter un ostéo spécial bébé, il saura trouver des solutions.
Et à nous les longues nuit de récupération pour être au top toute la journée !!!
Et vous ? Avez vous des astuces à partager ? Quels sont vos rituels de nuits gagnants ?
Positivons, partageons et commentons ci dessous !
Vous avez raison et c’est modifié ! Merci !
bonjour,
Euh… « laisser pleurer bébé 15 minutes » ?!!
Non, carrément non. 15 minutes c’est probablement énormissime pour un bébé.
« Car bébé est malin et il va vite comprendre »
Là oui : il va vite comprendre que son sentiment d’abandon n’est pas entendue voire carrément ignorée par ses parents et que ça ne sert à rien de les appeler au secours.
À lire :
Le Concept du continumm, Jean Liedloff
(http://www.editions-ambre.fr/parents-education/89-le-concept-du-continuum.html)
Tu ne laisseras point pleurer, Haïm Cohen
(http://www.editions-stock.fr/tu-ne-laisseras-point-pleurer-9782234058156)
amicalement,
un papa
Bonjour !
J’entends votre remarque (et merci de la partager, ainsi que vos sources !) et je sais que c’est un sujet qui peut faire « débat » car il existe plusieurs approches.
Il m’est arrivé de les laisser pleurer 10/15mn et pour autant je ne pense pas que mes enfants puissent avoir ressenti un sentiment d’abandon vis à vis de moi (mais ça on le saura dans 20 ans !) tellement je suis présent pour eux. Et ils savent tout à fait me faire comprendre quand ils ont besoin de moi !
Je pense que cela appartient à chaque parent de placer le « juste » curseur (qui est forcément relatif) sur le « temps de pleurs » pour à la fois les sécuriser et leur apprendre un début d’autonomie.
Pascal – Histoires de Papas